Rouler contre le vent ...
Le principal ennemi du cycliste : le vent de face.
Pour le combattre seul, peu de solutions mis à part de rentrer la tête dans le guidon ! En revanche dès qu'un petit groupe se forme une bonne organisation permet d'en diminuer les effets. Différentes postures sont alors possibles selon l'orientation du vent, la largeur de la chaussée, l'effectif du groupe ...
a) En colonne
Lorsque le vent est de face la configuration en colonne s'impose. Ici, chaque cycliste est protégé par celui-qui le précède. Seul le premier "prend le vent".
Lors de la prise de relais c’est le cycliste de tête [A] qui a l'initiative. Il sécarte à gauche puis ralentit et se laisse glisser pour prendre place derrière le dernier de la colonne.
Lorsque [B] se retrouve en tête, il ne doit pas accélérer mais veiller à maintenir l'allure du groupe et ne pas distancer son suivant.
Dès que le vent vient de côté le déplacement en colonne perd de son éfficacité et on lui préfèrera la formation en éventail.
b) En éventail
Dès que le vent est légèrement de côté on adoptera une configuration en éventail où chaque cycliste est protégé par celui-qui le précède. Seul le premier "prend le vent". Dans le jargon cycliste on forme une bordure.
Lors de la prise de relais c’est [A] qui ralentit et se laisse glisser pour prendre place derrière [C] alors que simultanément [B] et [C] se décalent vers la droite sans accélérer.Le cycliste de tête [A] a l’initiative, c’est lui qui décide de passer le relais en se laissant glisser vers l’arrière. [B] ne doit pas accélérer et chercher à le dépasser.
Pour que le groupe reste homogène chacun doit s’assurer que son suivant n’est pas distancé. Si c’est le cas il y a lieu de ralentir l’allure générale ou créer une seconde bordure.
Evidemment, si le vent vient de la gauche, l'éventail sera inversé et la rotation se fera dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. L'exercice devient plus périlleux car l'homme de tête doit faire l'effort de se déporter vers l'axe de la route et se retrouve ainsi au plus près de la circulation en sens inverse. Le terme de "bordure" prend alors tout son sens puisque les derniers de la file se retrouvent déportés vers le bas côté de la chaussée (ie dans la bordure).
Très efficace pour lutter contre le vent la circulation en éventail est toutefois difficile à pratiquer lors de nos déplacements car elle nécessite d’occuper la largeur de la route ce qui suppose une circulation inexistante. Au de là de 3 ou 4 unités on lui préfèrera la prise de relais en file qui permet de ne pas occuper toute la largeur de la chaussée.
c) En file
Cette configuration est à adopter dès que le vent vient de 3/4 face ou en latéral. Pour que le groupe reste homogène il ne doit pas y avoir d'accélaration.
Ici, toute la file montante [D] et [C] est protégée par la file descendante [A] et [B] qui est exposée au vent. Ainsi ceux qui s'apprêtent prendre le relais (ici [D] puis [C]) sont abrités avant de fournir leur effort.
Lors de la prise de relais c’est [A] qui ralentit (soit volontairement en "levant le pied" soit naturellement pour cause de fatigue) et se laisse glisser pour laisser [D] monter à sa hauteur puis le relayer. Le cycliste de tête [A] a l’initiative, c’est lui qui décide de passer le relais en se laissant glisser vers l’arrière.
[D] ne doit pas accélérer pour chercher à dépasser [A]. Lorsque [D] se retrouve en tête il doit fournir un effort supplémentaire pour contrer le vent mais maintenir la même allure (c'est facile il suffit de surveiller son compteur !).
Evidemment, si le vent vient de la gauche, l'éventail sera inversé et la rotation se fera dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Cette configuration peut s'appliquer quelque soit l'effectif du groupe. Mais attention à rester vigilent, l'exercice demande concentration car pour être efficace, l'écart entre cyclistes doit être faible (50 cm maximum).
Mais au fait, pourquoi attendre qu'il y ait du vent ?
Cette configuration convient en toutes circonstances
(tant que la largeur de la chaussée autorise deux files),
permet de se déplacer de manière ordonnée et, en espaçant les relais,
de discuter avec tout le monde !